Pourquoi n'habitons-nous pas là où nous travaillons ?

C'est un paradoxe quotidien : chaque matin, en regardant par la fenêtre, je vois des gens arriver au travail - certains en voiture, la plupart à pied depuis l'arrêt de tram le plus proche.

Illustration de la navette
Habiter et travailler sont rarement réunis au même endroit (illustration : Marco Torresin / freedigitalphotos).

Moi-même, je me rends également à l'ETH en tram et j'arrive généralement à temps pour observer comment les gens se préparent à aller travailler dans l'immeuble d'en face. Pourquoi travaillons-nous là où d'autres habitent - et ne travaillons-nous pas là où nous habitons aussi ?

Le paradoxe mentionné ne s'applique pas seulement à la ville de Zurich - nous pouvons observer des choses similaires à plus grande échelle : une personne se rend de Zurich à Berne pour y travailler, tandis que l'autre fait justement le chemin inverse. Il faut donc des concepts qui allient habitat et travail.

La cité ouvrière comme modèle ?

La question de la répartition fonctionnelle de nos villes en zones où l'on habite ou travaille principalement remonte au début de l'histoire. La mixité de l'habitat et du travail est la réponse à cette question. Mais cela suffit-il ? Pas tout à fait, car chez moi, dans mon quartier, comme là où je travaille, l'habitat et le travail sont tout à fait mixtes, mais pas par les mêmes personnes. Ce qu'il nous faut, ce sont des zones dans lesquelles travaillent les personnes qui y habitent également. Que ce soit dans le même b?timent ou à distance de marche dans le quartier. Les exemples d'autrefois sont nombreux ; l'un d'entre eux, actuellement en cours de réhabilitation, se trouve à M?hlin (canton d'Argovie) : la "cité Bata" (voir illustration).

Vue agrandie : Cité Bata
"Cité Bata" à M?hlin, Argovie : intégration de l'habitat et du travail (photo : archives Bata de la commune de M?hlin)

La situation de départ est classique : le patron d'une grande entreprise construit des maisons pour ses employés et leurs familles dans les environs immédiats des installations de fabrication - dans l'esprit d'un humanisme paternaliste. Une telle idée peut-elle également être envisagée à l'heure actuelle ?

On demande des concepts adaptés au 21e siècle

Les temps ont changé depuis l'ère "Bata" : nous vivons certes encore ensemble dans des ménages, mais nous avons des lieux de travail ou de formation différents et nous sommes tenus d'être mobiles sur le plan professionnel. Mais malgré tout, vivre et travailler au même endroit est un mode de vie que certains peuvent imaginer, et que nous devrions également permettre et encourager. C'est en effet le seul moyen de limiter le trafic pendulaire. On pourrait s'attendre à d'éventuels effets positifs sur la mobilité de loisirs. Il existe effectivement actuellement quelques exemples de zones qui se développent dans cette direction. L'éventail va du luxe aux formes de vie alternatives. Ainsi, une zone est en cours de construction à la gare de Rotkreuz pour environ 1'500 habitants et quelque 2'500 places de travail. [1] Le groupe cible visé est notamment celui des collaborateurs de Novartis, qui y installera désormais son siège suisse. Et sur le site Hunziker dans la ville de Zurich, un lotissement est en train de voir le jour, où environ 1000 personnes de toutes les générations vivront et travailleront. [2]

Peut-être vais-je donc chercher un appartement à proximité de l'ETH ? Ou bien l'ETH mettra-t-elle un jour des appartements à disposition ? Après tout, certaines places de travail sont actuellement situées dans de superbes immeubles d'habitation et se prêteraient certainement à ce genre d'opération...

Informations complémentaires

[1] page externeSuurstoffi

[2] page externeSite Hunziker

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