Textiles antiviraux et mara?chage vertical

L'ETH Zurich a connu une année de spin-off très réussie : 34 équipes de fondateurs ont osé franchir le pas de l'indépendance. Le nombre de nouvelles entreprises par an n'a donc cessé d'augmenter au cours des dernières années et a permis d'établir un nouveau record. Cette année encore, de nombreuses nouvelles entreprises sont issues du secteur de l'informatique et des technologies de la communication. Onze de ces spin-offs sont basés sur l'intelligence artificielle (IA).

L'intelligence artificielle en plein essor

Le spin-off Assaia, par exemple, développe un logiciel qui permet d'optimiser l'enregistrement des avions à la porte d'embarquement et de gagner ainsi un temps précieux. Gr?ce à la vision par ordinateur et à l'IA, toutes les étapes de travail importantes, comme le ravitaillement en carburant ou le chargement, ainsi que l'interaction entre tous les acteurs impliqués sont surveillées, analysées et améliorées. Le spin-off AI Retailer Systems utilise la vision par ordinateur et l'intelligence artificielle pour enregistrer les produits qu'un client prend dans le magasin afin de les facturer sans passer par la caisse. Un autre exemple est le spin-off Sleepiz, qui développe un appareil permettant de déterminer les causes des troubles du sommeil. ? l'avenir, il sera placé sur les tables de nuit et détectera les mouvements des patients gr?ce à la technologie radar. L'intelligence artificielle aide à identifier les modèles de sommeil.

Outre l'IA, la durabilité a également joué un grand r?le dans les nouvelles entreprises : six des nouvelles spin-offs de l'ETH développent des produits ou des services dans ce domaine. C'est le cas par exemple du spin-off Yasai, qui mise sur la culture mara?chère verticale durable en Suisse. Par rapport aux méthodes de culture traditionnelles, cette approche nécessite moins de surface au sol, une fraction seulement de l'eau et aucun pesticide, car l'air peut être filtré. L'idée est venue au fondateur Mark Zahran alors qu'il était encore étudiant à l'ETH Zurich.

Les fondateurs sont plus jeunes et plus féminins

Zahran n'est pas le seul dans ce cas : de plus en plus d'étudiants de l'ETH créent un spin-off dès la fin de leur master et font preuve d'habileté économique et d'un bon flair pour le marché. Detlef Günther, Vice-président pour la recherche, attribue ce phénomène notamment à la force de l'écosystème des créateurs d'entreprise à l'ETH et aux mesures d'encouragement internes. Günther, qui était également responsable des relations économiques à l'ETH jusqu'au 1er janvier 2021, vient de transmettre ce domaine à la nouvelle Vice-présidente pour le transfert de savoir et les relations économiques, Vanessa Wood. "Je suis très heureuse que nous ayons bien établi la création d'entreprises à l'ETH et j'admire la fa?on dont de plus en plus de jeunes talents poussent naturellement leurs idées jusqu'au stade de la commercialisation. Je souhaite à ma nouvelle collègue Vanessa beaucoup de succès dans le développement de ce domaine passionnant", déclare Günther. Wood, dont le groupe de recherche a donné naissance en 2015 au spin-off de l'ETH Battrion, se réjouit de pouvoir s'engager à l'avenir en faveur des spin-offs de l'ETH : "Je sais par expérience combien il faut de courage et de persévérance pour créer sa propre entreprise". Selon elle, ce sont encore plut?t les hommes qui franchissent le pas, bien que le nombre de fondatrices à l'ETH ait légèrement augmenté ces dernières années (en 2020, six spin-offs ont été cofondées par des femmes). "J'espère pouvoir encourager à l'avenir encore plus de femmes à sponsoriser leurs idées dans l'économie", conclut Wood.

Un succès extrême sur le marché

Les spin-offs de l'ETH génèrent non seulement nettement plus de places de travail que la moyenne des start-ups suisses, mais sont aussi plus souvent reprises. C'est le résultat d'une étude publiée en ao?t dernier. Téléchargement?tude (PDF, 6 MB) de l'Université de St-Gall sur mandat de l'ETH Zurich. En 2020 également, les spin-offs de l'ETH ont su convaincre sur le marché : l'année dernière, les entreprises de l'ETH ont levé au total plus de 400 millions de francs de capitaux. GetYourGuide, Climeworks et Scandit ont conclu des tours de financement d'environ 129, 100 et 77 millions de francs suisses respectivement, pour ne citer que quelques exemples. Le spin-off d'IA encore jeune DeepCode a été repris par Snyk, une entreprise leader dans l'analyse de la sécurité du code. Le spin-off de l'ETH fondé en 2005, HeiQ, qui fabrique des produits textiles dotés d'une protection contre les virus, a en outre osé faire son entrée à la Bourse de Londres. C'est le premier spin-off de l'ETH à être coté en bourse en dehors de la Suisse.